SafeBear : Cette start-up made in France qui va prochainement agir contre le cyberharcèlement !

Créé en 2022 par Jérémy Guillon, SafeBear va bientôt être connu du grand public en proposant une application inédite pour décembre 2023. L’objectif ? Protéger les victimes de cyberharcèlement et les accompagner sur le plan juridique. Reportage.

SafeBear :  Cette start-up made in France qui va prochainement agir contre le  cyberharcèlement !
Jérémy Guillon, au centre bras croisés, accompagné de ses collègues lors d’une réunion d’équipe mercredi dernier.

Cela fait 2 ans maintenant que cet ingénieur de 28 ans, cible de cyberharcèlement dans son passé, travaille en «sous-marin» avec une quinzaine d’associés sur le lancement d’une application à destination des personnes cyberharcelées. Alors que près de 80 % des Français considèrent comme insuffisantes les actions misent en œuvre pour lutter contre ce fléau, Jérémy Guillon a décidé de franchir le pas en mettant à profit ses compétences professionnelles pour défendre efficacement les personnes qui comme lui, ont été ou bien sont victimes de haine en ligne« Je ne comprenais pas pourquoi avec toutes les technologies dont on disposait, qu’il n’y ait toujours pas de solutions concrètes contre le cyberharcèlement. Plus je me posais la question et plus cela me rendait fou jusqu’au moment où je me suis dit que si je ne faisais rien, personne n’allait le faire à ma place » se souvient, le fondateur de SafeBear. En créant cette entreprise, Jérémy Guillon directeur général, son père Christian président et toute son équipe voulaient apporter une solution qui puisse répondre à une calamité présente depuis l’arrivée des réseaux sociaux et qui n’en finit pas de s’accroître. En 2021 et selon un sondage Ipsos, on estimait que près d’1 enfant sur 5 avaient déclaré être victimes de cyberharcèlement.  

  

Comment fonctionne l’application ?   

  

« On sait malheureusement que la majorité des personnes cyberharcelées n’arrive pas à aller au bout de leur procédure judiciaire » constate,Jérémy Guillon. C’est en partant de ce fait, que le fondateur de SafeBear et son équipe confectionnent l’application, toujours en version bêta. Elle sera disponible pour toutes et tous sur Google Store, l'App Store ainsi que sur les navigateurs web. « Les utilisateurs de SafeBear vont pouvoir linker leurs différents réseaux sociaux, sites de streaming ou même sites de rencontre » explique, le diplômé en Ingénierie avant qu’il ne rajoute : « l’objectif est de collecter et stocker l’ensemble des actes de cyberharcèlement sur un compte personnel pour constituer un dossier au client et pouvoir lui permettre de stocker les preuves qu'il pourra utiliser à des fins juridiques. » Afin d’être le plus efficace possible, les créateurs de SafeBear se sont mis en relation avec des avocats, agents de police et médecins. « Notre but, ce n’est pas d’agir dans l’ombre comme des super-héros. On a travaillé avec les corps compétents. » Un accompagnement qui s’adresse aussi bien aux mineurs, dont le tuteur légal recevra une alerte aux moindres actes de cyberharcèlement, qu’aux majeurs. Ce service dont le prix n’est pas encore fixé, devrait coûter entre 4 à 5 € par mois.  

  

L’Intelligence Artificielle au cœur du projet  

  

Pour élaborer l’application et tracker de la meilleure des façons les commentaires ou messages répétés à caractère haineux ou insultants, SafeBear s’est appuyé sur l’Intelligence Artificielle avec comme ambition « devenir le Chat GPT contre le cyberharcèlement. » Deux brevets ont déjà été déposés par la start-up française, l’un sur l’architecture technique de leur IA et l’autre sur la sécurisation des données via la blockchain. En utilisant cette nouvelle technologie, l’enjeu est de taille pour Jérémy Guillon et ses collègues. Ils doivent à tout prix permettre à l’IA d’identifier clairement toutes les formes de cyberharcèlement sur les réseaux sociaux qui peuvent se retrouver masquées derrière des émojis ou bien des mots employés dans un autre sens que leur signification première.

« créer de la valeur sociale ça n’a pas de prix » 

« C’est le cœur même de notre projet. Aujourd’hui on travaille sur le texte, on va ensuite aller vers l’image puis la vidéo. L’objectif est de proposer cette application dans plusieurs langues que ce soit le français, l’anglais, l’italien, l’espagnol ou même l’allemand » développe, Jérémy Guillon. Ce travail autour de l’IA, constitue la première base de données française caractérisant les comportements toxiques en ligne. Alors que l’on rentre dans la dernière ligne droite du développement de l’IA, Jérémy et son équipe n’ont pas perdu en tête leurs motivations qui les guident au quotidien. Pour eux : « créer de la valeur sociale ça n’a pas de prix. »  

  

Matthis Ferrant