Précarité alimentaire : les étudiants peuvent compter sur ces aides

Précarité alimentaire : les étudiants peuvent compter sur ces aides

Depuis le début de l’année scolaire, bon nombre d’étudiants se retrouvent en grosse difficulté financière. Les difficultés à boucler les fins de mois se répercutent sur d'autres dimensions, à commencer par leur alimentation. Pour remédier à cela, des associations et des aides de la Ville de Nantrs tentent de subvenir à leurs différents besoins. 

Face à la précarité étudiante grandissante, bon nombre d’associations tentent d’apporter des aides concrètes. C’est notamment le cas de l’association « La Surprenantes épicerie », basée à Nantes. L’association nantaise récupère, par l’intermédiaire de l’entreprise Phénix, des invendus alimentaires auprès des grandes surfaces nantaises. Elle reprend aussi des produits d’hygiène, en partenariat avec différentes associations nantaises. Des distributions hebdomadaires sont ensuite organisées sur le Campus Tertre par les bénévoles de l’association. 

« On veut juste aider »

Servis par quelques bénévoles présents, les étudiants regardent les produits disponibles du local et choisissent leurs nourritures. Ils repartent généralement avec l’équivalent de quatre à cinq repas et un produit d’hygiène. « Ce n’est peut-être pas suffisant pour résoudre la précarité étudiante mais on veut juste aider… », commente Camille, bénévole pour l’association.

Elle fait partie des premiers étudiants mobilisés, en 2019, pour lutter contre le gaspillage alimentaire en récupérant des produits frais que les supermarchés s’apprêtent à jeter. C’est lors des premières distributions, en 2020, qu’elle a pris conscience de la précarité dans laquelle vivent nombre d’étudiants. « Certains sautent des repas pour faire des économies », regrette Camille. Les bénévoles savent qu’ils sont loin de couvrir les besoins. « Des étudiants ne peuvent pas venir parce qu’ils sont en cours. On aimerait bien organiser un autre créneau pour développer la distribution », relate Marie. D’autant que les places valent de l’or : « Les inscriptions se font via les réseaux sociaux, le jeudi, à 20 h. En cinq minutes, tout est pris », continue Marie.

Selon l'INSEE, les produits alimentaires ont augmenté de 12% cette année. La hausse se ressent particulièrement dans certains rayons ; le prix des pâtes a bondi de 20%, celui de la volaille, de 16%. Des prix auxquels il est compliqué de faire face avec un budget serré. Camille relate l’histoire d’une étudiante, qu’elle gardera anonyme. : « Une étudiante m’a raconté qu’il ne lui restait généralement que 50 euros pour finir le mois, et qu’elle ne pouvait quasiment rien acheter. Ce sont des histoires qui nous touchent. ».  Sur le campus de Nantes, la SurpreNantes Épicerie distribue environ 160 paniers alimentaires par semaine. 

La FAJ, autre alternative 

La FAJ (fonds d’aides aux jeunes) prend la forme d’aides financières temporaires qui permettent aux différents étudiants de faire face à des besoins ponctuels. Ces aides peuvent concerner des domaines tels que la la formation, le logement, la scolarité, la recherche d’emploi etc. Elles peuvent également être accordées dans le cadre de besoins urgents liés à la subsistance (se nourrir, se loger, s’habiller, se laver) et peuvent ensuite donner lieu à un accompagnement plus soutenu. Johanna Roland, la maire de Nantes s’était exprimée il y a quelques années sur l’utilité de la FAJ, qui est financé par le département de la Loire Atlantique. « Le FAJ permet à de jeunes femmes et de jeunes hommes, accompagnés par la mission locale, de faire face à leurs besoins essentiels. Doubler l’aide d’urgence en passant à 800€ permet très concrètement de renforcer et d’élargir cet accompagnement. » 

La précarité favorise-t-elle le vol ?

Malgré toute la bonne volonté de ces différentes associations et différentes aides, il est évident que cela ne peut pas être une solution viable à l’avenir. Le taux d’augmentation du coût de la vie étudiante à Nantes se chiffre à + 6,27% selon le syndicat Unef, 1 154 euros par mois en moyenne. Nantes se retrouve à la 20ème place française. Une situation inquiétante pour les étudiants qui viennent à en tomber dans la pauvreté même si ces aides se mettent en place… Selon le Monde, par manque d’argent, 36 % des étudiants sautent régulièrement un repas. Ce qui peut pousser certains étudiants au vol, afin de se nourrir correctement. Certains étudiants ont dernièrement avoué à Europe 1 qu’ils volaient en magasin. Maxime, étudiant en histoire, n’a plus qu’une trentaine d’euros pour vivre chaque mois. « Au supermarché, par moment, on va prendre quelque chose qu'on ne va pas forcément passer, car je ne peux pas le payer et ce sont des produits alimentaires de base. Donc je vole » Malheureusement, compliqué pour eux de procéder autrement.

Dans cette période compliquée pour les étudiants, difficile de voir le bout du tunnel.

ROTHUREAU ILIAN