Utiliser l'intelligence artificielle dans l'enseignement ? Des futures enseignantes en discutent
L'intelligence artificielle pourrait-elle servir à des fins pédagogiques ? Son efficacité attire mais pose des problèmes éthiques. Deux étudiantes en master MEEF à Nantes donnent leur avis.
Lilian Godard 
Dans leur parcours vers l'exercice de leur futur métier, les étudiant.e.s en master MEEF (Master de l'enseignement, de l'éducation et de la formation) questionnent l'usage de l'intelligence artificielle (IA). Cette technologie apparue récemment constitue un nouvel élément à prendre en compte dans leur formation.
Selon une enquête de l'Institut de sondage Le Sphinx et de l'entreprise Compilatio, réalisée auprès d'étudiant.e.s et d'enseignant.e.s entre le 21 juin et le 15 août 2023, les deux tiers s'opposent à l'interdiction de l'IA, mais autant s'inquiètent de ses effets.
Une technologie à utiliser « de manière intelligente »
Comme pour élaborer un plan de dissertation, des camarades d'Eléa, étudiante en master MEEF histoire-géographie, utilisent ChatGPT pour construire leur cours : « On en a discuté entre élèves, son atout est l'efficacité. Mais personnellement, je préfère le faire moi-même ».
Pour Liza, étudiante en master MEEF anglais, l'IA est un outil à manier sans abus : « Je pense qu'on peut l'utiliser de manière intelligente ». Son usage pédagogique reste faible dans sa promotion : « Plusieurs l'utilisent pour leur travail personnel, mais pas encore dans le cadre enseignant ».
L'intelligence artificielle, surtout un danger de triche
Toutes deux veulent au moins en faire un objet d'échange avec les élèves. Eléa pense l'aborder en cours d’éducation morale et civique : « Diffuser auprès des élèves une information volontairement fausse pour ensuite la déconstruire » (audio en fin d'article). Elle considère l’IA plus comme un objet d'étude qu'un outil pédagogique.
Pour l’instant, la démocratisation de l'IA pose surtout la problématique de sa limitation auprès des élèves. Avec un smartphone ou un ordinateur, des outils comme ChatGPT sont rapidement accessibles. L'UNESCO a d’ailleurs demandé une réglementation de son usage par les gouvernements.
