Nantes : une seconde vie pour les sapins de Noël
Les trois premiers week-ends de janvier, Nantes Métropole propose à ses habitants de déposer leur arbre de Noël. L’objectif ? Les récupérer et leur donner une deuxième existence.
Chaque année, la course au sapin bat son plein à Nantes. À la recherche d’un « vrai » sapin ou d’un artificiel, les magasins en ont pour tous les goûts. GIFI, le commerce de meubles et de décorations profite de cette période pour vider leur stock. Si l’enseigne de Rezé a tout vendu, celui de Vertou n’a quasiment plus d’arbre de Noël : « il ne nous reste plus qu’une vingtaine de sapins par rapport à notre stock de base. Nous avons vendu les trois quarts de nos sapins naturels. Mais les gens achètent plus d’artificiels », confie une vendeuse du GIFI vertavien.
Onze points de dépôts
Ranger son sapin dans un carton ou le jeter dans la nature ? Pour pallier cette éventualité, la municipalité nantaise a trouvé une solution. Pour la septième année consécutive, la Cité des Ducs propose une initiative écologique à ses habitants.
Une opération espacée sur les trois premiers week-ends de janvier 2024. « On se déploie sur onze quartiers différents mais ils ne sont pas tous ouverts en même temps. Quatre (Viarme, Moutonnerie, Ripossière et Vertais, ndlr) sont utilisés le premier week-end, de nouveau quatre la semaine suivante (Foch, Zola, Washington et Garennes, ndlr) puis enfin trois quartiers sur la dernière collecte (Baut, Jahan, Blottereau, ndlr) », explique Julien Moustié, chargé de proximité des directions des déchets et opérateur public de collecte sur le site de Grande Bretagne pour Nantes Métropole.
En poste depuis près de quatre ans auprès de la municipalité nantaise, Julien Moustié a l’habitude de cet évènement. Une expérience qu’il accumule chaque année : « On affine les durées d’exploitation en fonction de la taille des enclos. Par exemple les places Viarme, Zola, Foch ou encore Garennes sont des dépôts importants. Au fil des années, on sait si on doit agrandir ou non les enclos. »
Une organisation méticuleuse
Fermés au public de 20 heures le soir au lendemain 8 heures, une agence de sécurité surveille les enclos afin de ne pas être volé, ils assurent également au bon fonctionnement des dépôts. Les usagers peuvent alors venir de manière libre et autonome pour jeter leur sapin.
« Ils sont recueillis et broyés pour après occuper les espaces verts de la ville comme des parterres de fleurs par exemple », Julien Moustié
« On aura des équipes en semaine, le samedi et le dimanche pour avoir une veille quotidienne et pouvoir désengorger les enclos », souligne le chargé de proximité. Nantes Métropole qui a même prévu des poubelles pour les « indésirables », c’est-à-dire tout ce qui ne peut pas être composté comme les sapins artificiels, les guirlandes ou encore les boules de Noël.
Envoyés dans un site de compostage à Saint-Herblain, les conifères peuvent avoir une nouvelle vie : « Ils sont recueillis et broyés pour après occuper les espaces verts de la ville comme des parterres de fleurs par exemple », précise-t-il.
Une baisse de 2 000 sapins
En janvier 2017, Nantes Métropole avait récolté 1 750 sapins pour la première édition de cette initiative. En perpétuelles progressions les années suivantes, avec un pic de 9 600 arbres recyclés en 2021, la collecte a connu un coup d’arrêt en 2022.
« On ne se fixe pas vraiment d’objectif mais le but c’est de faire mieux que l’année dernière », Julien Moustié
7 500. C’est le nombre de sapins récoltés l’année dernière soit une baisse de pratiquement 2 000 dépôts. « Je n’ai pas d’explication sur cette diminution. Mais c’est déjà ça de ramasser et ils ne finissent pas dans la nature ou dans des dépôts sauvages », insiste avec optimisme Julien Moustié avant de poursuivre sur les attentes de janvier prochain : « On ne se fixe pas vraiment d’objectif mais le but c’est de faire mieux que l’année dernière. »
Une initiative en lien avec la ville qui veut avoir la nature au cœur de tous ses projets. Ne reste plus qu’à savoir si les Nantais vont suivre le mouvement et faire cadeau de leur sapin. Réponse en janvier prochain.