Manifestations contre les violences sexistes et sexuelles : Les cœurs se lient quand les voix se livrent.
REPORTAGE - Samedi 19 novembre 2022, l’association féministe “Nous Toutes” s’est emparée des rues parisiennes pour dire stop aux violences sexistes et sexuelles de genre. Reportage.
Il est 14h, lorsqu’une marée violette envahit la Place de la République à Paris. Femmes, hommes, LGBTQ +, tous ont répondu présents à l’appel lancé par le collectif #NousToutes. Chacun se raccroche alors au cortège qui lui correspond. Ils étaient une dizaine, composée de bon nombre d’organisations et de syndicats : La Fondation des Femmes ou la Fédération Syndicale Unitaire, notamment. La marche est enclenchée et les cris de revendications résonnent dans la capitale. La loi de la NUPES, rejetée en octobre dernier, fait son retour, sollicitant deux milliards d’euros du budget annuel de l’État. Et puis, de l’écoute, de la sensibilisation, de la prise en charge traversent aussi les voix des manifestants. Le gouvernement, lui, plus que jamais critiqué lors de cette journée, a décidé de subventionner, en 2023, La Fédération Nationale Solidarité Femmes à raison de trois millions d'euros annuel, comme l’an passé. Ces fonds permettront à l'association de lancer l'introduction de la Loi Cadre. Celle-ci vise à protéger les victimes de violences sexistes et/ou sexuelles. Mais comment ? Via l’augmentation des capacités de prise en charge des femmes et enfants victimes de violences dans des endroits sécurisés, tout en éduquant convenablement les plus jeunes à la vie sexuelle.
"Le but premier, c'est de rassembler tout le monde"
En déambulant dans ce raz-de-marée, nous croisons une société qui a à cœur de changer les choses. Croisé en début de marche, nous entamons une discussion avec Jean. Au fil de l’échange, il nous avoue être présent à la marche pour sa cousine, victime de féminicide. Plus loin, Maël, la trentaine et professeur de géographie nous confiait : “Le but premier, c’est de rassembler tout le monde. Dans l’Histoire de France, les manifestations ont fait avancer les choses”. L’objectif est atteint. À 17h, une des organisatrices s’empare de son mégaphone pour annoncer la nouvelle ; le mouvement a rassemblé près de 80 000 militants, c’est 30 000 de plus qu’en 2021. Les prises de conscience sont acquises pour ces milliers de Parisiens. Et, il en va de même en province, des “ras-le viol” ont été prononcés par 2500 Rennais. Un mouvement en gage d’évolution à travers tout l’hexagone, prêt à se battre jusqu’à ce que changement s'en suive.
En cas de situation à risques
Numéro d’aide aux mineurs : Appelez le 119
Numéro d’aide aux femmes : Appelez le 3919
Avec Elsa Dizier