Noël : les commerçants nantais confrontés à l'inflation.

L’artisanat nantais a du plomb dans l’aile, comme de nombreux commerçants. Emmanuelle décoratrice et Stéphane pâtissier doivent faire face à l’augmentation quotidienne du prix des matières premières.

Noël : les commerçants nantais confrontés à l'inflation.
Crédit: iStock

Si l’inflation subi un ralentissement significatif depuis novembre 2023 passant de 4% en octobre à 3,4 % sur le reste de l'année selon l’INSEE, les artisans nantais sont contraints d’augmenter leur prix pour subvenir à leurs charges. C’est le cas d’Emmanuelle Ploquin, gérante de la boutique en ligne les P’tits Barjots et ancienne prof d’histoire-géo qui confectionne depuis 2016 dans son atelier situé quartier Zola à Nantes, des boules de Noël sur mesure que les clients peuvent modifier en choisissant la police d’écriture, le nom ou le message qu’ils souhaitent adresser à leurs proches.

Grâce à plusieurs matériaux comme le verre soufflé utilisé en décoration, mais également pour les bouteilles de vin ou de bière, Emmanuelle rajoute des couleurs et design originaux passant à la fois du rouge mat au blanc crème et réalise des médaillons en céramique à accrocher sur le sapin et qui viennent compléter son offre.

Le reste de l’année, elle propose plusieurs articles pour surmonter certaines difficultés financières “Je suis partie sur la couture afin de réaliser des transats personnalisés, puis j’ai élargi avec des paillassons et des cadres en laiton”. Cependant, les matériaux utilisés restent coûteux comme le verre soufflé utilisé pour ses boules de Noël ou encore le laiton pour les cadres photo qui est passé de 2,70 euros en 2020 à 3,40 euros le kilos début décembre 2023. Ces augmentations ne freinent pas la gérante de la boutique qui s'appuie sur une clientèle fidèle “J’ai des clients réguliers qui commandent depuis l’ouverture pour leurs proches, ça me donne énormément de motivation, car ma passion avant l'argent c’est de créer , depuis toute petite je dessine beaucoup, je fais de la poterie, que des activités manuelles”.

Pas de crème, pas de bûches

La décoration n’est pas le seul artisanat touché, Stéphane Pasco chef pâtissier dans le Centre- Ville de Nantes depuis 12 ans fait également face à l’augmentation des prix des ingrédients utilisés pour ses nouvelles bûches de noël comme la Gribouille un mélange de chocolat, de framboise et de gianduja noisette ou encore la bûche Tincelle aux extraits de fève de Tonka, passion et mangue poivre de Timut. Pour ses recettes Stéphane fait appels à des producteurs de la région “ Je me fournis à la Ferme des champs de pierre à Vertou pour les fruits et légumes de saison, la Minoterie Girardeau à Boussay pour les farines et enfin la Laiterie de Montaigu pour le beurre et la crème que des bons produits mais qui me coûte de plus en plus cher”

Parmi les produits impactés par l’inflation on retrouve la farine premier prix marquée par une augmentation de 40 % en un an entre 2022 et 2023 selon NielsenIQ (organisme de données sur les habitudes des consommateurs à travers le monde.) et relayé par France Bleu, ou encore le lait pourtant à l’équilibre en grande surface mais beaucoup plus cher chez les producteurs locaux comme l’indique Stéphane “Je suis passé de 4.50 euros le litre de crème sucrée vanillée à 5.73 euros rien que pour mes pâtisseries, c’est juste énorme d'autant que j'ai besoin de 400 grammes de crème liquide pour une bûche”. Pour pallier ce problème, celui-ci a décidé de diminuer les quantités afin de tout miser sur le gustatif et la rareté du produit et dispense pour 80 euros des ateliers pâtisserie ouverts à tous et dans lesquels il apprend à réaliser plusieurs techniques de cuisine comme le feuilletage et la préparation de macarons.