Collège de Goulaine : le programme pHARe un plan pour lutter contre le harcèlement scolaire
À Basse-Goulaine, le collège de Goulaine utilise un plan de prévention national pour lutter contre le harcèlement scolaire. Son nom : le programme pHARe. Établissement pilote en Loire-Atlantique, le collège du Sud-Loire l’a adopté depuis la rentrée 2021. Un moyen efficace de détecter et réduire les cas de harcèlement et de micro-violences du quotidien. Chaque année, près d’un enfant sur dix en est touché en France.
« C’est un programme innovant, le but étant de ne pas punir mais de lutter contre les prémices du harcèlement », explique Mathilde Bausson, conseillère principale d’éducation au collège de Goulaine.
Depuis son arrivée dans l’établissement goulainais, en 2021, la CPE s’investit dans le bien-être des élèves avec notamment la mise en place de ce plan : « Notre équipe bénéficie de sensibilisations tous les deux mois pour être prête à gérer des situations de harcèlement entre élèves. Une fois le cas repéré, on essaye, par le biais de l’empathie, de faire comprendre aux intimidateurs qu’ils sont en tort. »
« On veut débloquer l’empathie chez l’élève, l’empêcher de harceler », Mathilde Bausson
Ici, le mot « harceleur » n’est pas employé, on parle d’ « intimidateur » : « on veut débloquer l’empathie chez l’élève, l’empêcher de harceler », insiste Mathilde Bausson.
Le gouvernement n'hésite pas à communiquer sur le programme pHARe
Une dizaine de cas par an, 80% de réussite
Un plan qui porte ses fruits ! Chaque année, l’équipe pHARe dénombre une dizaine de cas à gérer. « Le traitement des élèves a été une réussite. On a 80% de réussite depuis l’instauration du programme. Dans le cas des 20%, c’est qu’il y a eu récidive, nous devons alors punir ou appeler les parents pour résoudre le problème », développe-t-elle.
« Souvent les intimidateurs font cela car ils sont eux-mêmes dans un mal-être »
Un plan qui ne fonctionne pas au moment où il y a récidive. Un travail plus profond s’installe alors entre l’équipe et l’élève : « souvent les intimidateurs font cela car ils sont eux-mêmes dans un mal-être. »
Les limites du programme pHARe
Malheureusement, le plan pour lutter contre ces micro-violences connaît certaines limites. « Nous ne sommes pas rémunérés pour participer à ce programme qui demande du temps et un investissement personnel en plus. On a du mal à recruter », regrette Mathilde Bausson.
Une autre interrogation subsiste, y a-t-il un intérêt à insérer dans le programme des élèves appelés « sentinelle » ou « ambassadeur » pour favoriser le repérage ?
Pour la conseillère principale d’éducation, cette idée reste à méditer même si elle va voir le jour lors du deuxième semestre : « J’ai un peu peur de cette initiative. C’est dur de missionner des élèves de cet âge-là pour repérer des cas. »
Un élève épanoui, est un élève qui apprend plus facilement. Le collège de Goulaine veut que ses élèves se sentent bien au sein de son établissement. Repérer, signaler et traiter, trois verbes essentiels dans la lutte contre le harcèlement scolaire.