Harcèlement sexuel: le virus des transports en commun parisiens

Chaque jour , plus de 150 plaintes pour des faits d’agressions sexuelles dans les transports en commun français sont enregistrées, Sarah et Léa deux jeunes Parisiennes de 22 et 23 ans témoignent.

Harcèlement sexuel: le virus des transports en commun parisiens
Crédit : Stocklib/ Pascal Goetzinger

“On ne se sent pas plus en sécurité dans les transports que dans la rue”, insiste Sarah qui a dû faire face à une situation inconfortable l’été dernier alors que celle-ci se trouvait sur la ligne 4 du métro   aux alentours de 20 h.

 “J’étais assise tranquillement dans le train à la station Etienne Marcel quand un homme est venu s'asseoir en face de moi et a commencé à me regarder avec insistance. A ce moment-là, elle ne prête pas forcément attention à lui se disant qu’il s’agit certainement d’une personne dérangée, bien qu’elle soit très mal à l’aise.

Une vision d'horreur 

Au cours du trajet, elle remarque que l’individu est en train de se toucher le sexe à travers son pantalon, prise de panique, elle décide de sortir à la prochaine station. “J’étais traumatisée, j’ai tout de suite été porté plainte, c’est la première fois que cette situation m’arrive dans les transports parisiens, alors oui, j’ai déjà vécu des remarques sexistes, mais ça n'avait jamais été au-delà”.

Léa de son côté a complètement changé ses habitudes :  “Je suis toujours en alerte, et j’essaye toujours de m’asseoir près des femmes quand c’est possible, ça peut paraître un peu idiot mais je m’y sens beaucoup plus en sécurité”. Elle ajoute que lors de soirée celle-ci préfère prendre un Uber pour rentrer que prendre le métro. Les deux jeunes femmes demandent davantage d’agents de sécurité dans les transports ainsi que des peines plus lourdes pour les auteurs de ces agressions.

Une série de mesures mises en place en Île-de-France

Face à la hausse de 13 % des agressions sexuelles dans les transports en 2022, la RATP a décidé récemment de s’inspirer du service d’arrêt à la demande déjà en vigueur sur le réseau nantais “Naolib” depuis 2015.

Ce service permet à n’importe quelle femme se sentant en danger de demander l’arrêt du bus et ce même si celui-ci n’est pas arrivé précisément à sa destination. Autre mesure prise par la régie de transport francilienne, celle des safe places, des établissements pouvant être des restaurants ou des boutiques et permettant aux femmes se sentant en danger de trouver refuge.

Une application du nom de "Umay" a même été créée et référence plus de 6500 safe places partout en France. Aujourd’hui Christiane Dupart la vice-présidente de la FNAUT (La Fédération nationale des associations des usagers des transports) a émis plusieurs propositions comme la formation du personnel des opérateurs de transports : “Il faut qu’ils arrivent à déceler le harcèlement sexiste et à intervenir”

L'affaire de Tous 

Elle propose également le déploiement d’agents assermentés dans les transports pour recueillir les plaintes. Enfin, celle-ci demande davantage de campagnes dans le but d’encourager les témoins à intervenir et à signaler les agressions, elle indique “Tous les moyens mis en place pour aider les enquêteurs à avancer et à aboutir à des arrestations sont salutaires, c’est important que les femmes qui prennent les transports puissent voyager dans la tranquillité et dans la sérénité”.