Le harcèlement, nouveau fléau des festivals ?
La saison des festivals touche à sa fin, et outre la réussite ou non des évènements, il est temps de faire le point sur l’insécurité lors de ces manifestations. Depuis quelques années, les langues se délient et les témoignages de violences et d'agressions se multiplient, obligeant les organisateurs à réagir.
Selon une étude menée par Consentis, une femme sur deux dit avoir été victime de violences sexuelles ou s'être sentie en insécurité dans un lieu festif. Autre statistique tout aussi accablante, quatre femmes sur dix se sont déjà fait agresser sexuellement dans ces mêmes endroits. Il est tout de même important de noter que le nombre de cas n'a pas forcément augmenté, mais une prise de conscience a eu lieu et il existe maintenant une volonté de faire évoluer la situation.
Insécurité : quelles solutions ?
Les festivals ne restent pas de marbre face à ces faits, bien au contraire. De plus en plus d’organisations se mobilisent pour éviter ce genre de problème. « Ce sont des faits que nous prenons au sérieux, il y a une surveillance permanente, aussi bien sur le festival que dans le camping », affirme Romain Pichon, chargé de production du V and B Fest’, à Château-Gontier, dans la Mayenne. En complément d’un travail en amont avec les services de l’Etat, les festivals sont « en contact permanent avec la gendarmerie ». En plus de la formation du personnel, de nombreux festivals collaborent avec des associations habilitées, « une trentaine de bénévoles travaille avec l’application Safer. Ils quadrillent toute la zone et sont prêts à intervenir ».
Safer, l’appli anti-harcèlement
L’application Safer a été créée en 2022, avec un objectif : lutter contre le harcèlement. D’abord testée lors du festival Marsatac, à Marseille, elle s’est vite démocratisée et répandue à d’autres évènements. Pendant l’été 2023, une trentaine de festivals a travaillé en collaboration avec Safer, faisant presque tripler le nombre de téléchargements.
Au total, 40 000 festivaliers possèdent l’application. Son mode de fonctionnement est simple, après la création de son compte, chacun peut donner l’alerte, que ce soit comme victime ou témoin. Trois niveaux de gravité sont présents, “je suis gêné", “je suis harcelé” et “je suis en danger”. Dès lors qu’un acte est dénoncé, une des équipes de bénévoles Safer accompagnée d’un professionnel de la parole se rend sur place pour s’occuper des victimes. Les créateurs de Safer tentent maintenant de déployer l’application lors d'événements sportifs, de soirées étudiantes et même sur certaines plages, comme à Marseille où l’application “Safer plage” se démocratise.