« Noël dans la rue » : cette année, pas de spectacle pour les sans - abri

Ils manqueront à l’appel. Le 21 décembre prochain, Danser sur vos murs ne répondra par présente. Depuis 2020, l’association nantaise organisait l’opération « Noël dans la rue ». Accolée à d’autres ONG comme « Les P’tits Gilets » ou « L’autre Cantine », Danser sur vos murs proposait des distributions spectaculaires et alimentaires la nuit du 21 décembre, nuit la plus longue de l’année. Cette année, la Fondation de France Grand Ouest, qui les soutenait financièrement n’a pas renouvelé.  

Des explications encore floues  

« Certains disent que c’est parce qu’ils veulent de la nouveauté. On voudrait qu’ils comprennent qu’on ne fait pas ça pour eux mais avec eux », explique Mallaury Forethier, chargée de communication de Danser sur vos murs et bénévole depuis 2020. Entre la location de camions, la rémunération des intervenants et les achats de décorations et de nourriture, les équipes de l’association ont besoin de 14 000€ pour le projet « L’hiver ensemble », dans lequel se trouve l’opération « Noël dans la rue ».  

« On fait la fête, on danse, on chante ! » 

Habituellement, le rendez – vous est donné sous les halles de Talensac. Là – bas, plusieurs associations se retrouvent pour accueillir des sans – abri. Les missions de Danser sur vos murs se réfèrent surtout à du spectacle : lâcher de clowns, ateliers créatifs, créations artistiques, chansons, scénettes... En clair, l’association vient animer les distributions alimentaires. « C’est un moment festif, convivial, lumineux. Ça change de notre quotidien », témoigne Damien, sans – abri depuis six ans.  « Il n’y a plus la barrière de la langue, on fait la fête, on danse, on chante ! », réplique Mamadou, migrant, qui vit dans un squat. À ce sujet justement, Mallaury s’inquiète : « Je prends des pincettes pour le dire mais le fait qu’il y ait de plus en plus de migrants a peut-être généré une problématique pour les levées de fonds, je dis bien peut-être ».

« On a vraiment besoin de bénévoles et d’argent »

Ils étaient une vingtaine de bénévoles pour 150 sans - abri. Les deux dernières années, déjà, l’association se mettait en quatres pour assurer leur présence à Noël raconte Mallaury Forethier : « même quand on a des aides, on n’a jamais ce qu’on demande. Pourtant c’est quelque chose qui est de l’utilité publique. L’État ne fait pas sa part donc il faut bien que les associations prennent le relais ». Manque de réseau, manque de popularité, Danser sur vos murs comme beaucoup d’autres associations de maraudes ne reçoivent plus de subventions de la part de la mairie de Nantes, en manque de moyens.

Le dur chantier des demandes de subventions  

Lorsque les décisions ne reviennent pas à la mairie mais à d’autres institutions, les timings de demande d’aides sont très serrés. « C’est hyper compliqué de se voir refuser des choses sur ce type de projets. Mentalement, il ne faut rien lâcher parce qu’on ne peut pas stopper nos opérations, des gens en ont véritablement besoin. Aujourd’hui, on a vraiment besoin de bénévoles et d’argent, c’est le nerf de la guerre », rapporte Mallaury. Danser sur vos murs lance alors un appel aux subventions avec la volonté d’assurer l’opération « Noël dans la rue » en 2024.