Nantes : pas de vacances pour l’insécurité

Attaque au couteau, viol, voitures incendiées, manifestation contre la violence à Bellevue. Nantes autrefois considérée comme une ville où il fait bon vivre, ne cesse de voir son image se ternir. Retour sur des vacances sous tension...

Nantes : pas de vacances pour l’insécurité
Les forces de l'ordre sont toujours plus mobilisées à Nantes. De jour comme de nuit. PHOTO PAUL MARSAN POUR UNSPLASH

Les Nantais sont de plus en plus témoins de règlements de comptes violents impliquant des armes blanches, et, dans le pire des cas, des armes à feu.

Le mercredi 25 octobre 2023 à 20h25, une violente altercation à l'arme blanche a éclaté sur la voie publique, impliquant deux individus, sur l'avenue Agrippa d’Aubigné d’après Clément Pays sur Actu.fr. La première victime, un homme de 31 ans, a été transporté d’urgence au CHU. “Au moment de sa prise en charge, il se trouvait dans un état jugé  grave  sans que ses jours soient toutefois en danger” indique Ouest France. La seconde avait quitté les lieux avant l’arrivée des sapeurs-pompiers, blessée également, elle « s’est présentée d’elle-même au CHU », précise le Sdis 44. Le Figaro rappelle que “La raison de l’accès de violence n’est pas connue”.

Les soldats du feu toujours plus mobilisés

Les sapeurs-pompiers font aussi face à des incendies de voitures. Il s’agit généralement d’un motif criminel. L’un des derniers en date a eu lieu dans la nuit du 22 au 23 octobre, quartier Dervallières-Zola. 

Actu Nantes dénombre 8 véhicules brûlés. Le média précise que les soldats du feu sont intervenus vers 1 heure du matin rue du Paraguay. Il évoque 2 engins et 13 personnes mobilisés. 

Presse Océan met en lumière le tort causé aux propriétaires des automobiles. L’une des victimes, Jérôme, va devoir aller travailler autrement et repenser ses vacances en famille. Le quotidien interroge aussi une riveraine qui se remémore un incendie similaire ayant eu lieu dans une zone proche quelques semaines plus tôt. 14 voitures, 1 bus, 1 véhicule utilitaire et 3 engins de chantier ont brûlé dans la nuit du 9 au 10 septembre. Un feu en réaction à une intervention policière survenue plus tôt, selon les forces de l’ordre.

C’est Anne Bertrand qui ajoute cette information pour France Bleu Loire Océan. Concernant l’incendie plus récent d’octobre, le média affirme que des témoins ont repéré 2 individus en scooter sur les lieux un peu avant les faits.

 

Qui dit insécurité dit danger pour les femmes particulièrement. Les craintes sont justifiée quand on apprend sur Public Sénat que 14 % des Françaises ont déjà subi un "acte sexuel imposé".

Dans la nuit de lundi 6 à mardi 7 novembre, entre 2h et 6h du matin, une réceptionniste aurait été violée sur son lieu de travail, un Appart Hôtel nantais, avant de se faire dérober la caisse. L’homme aurait acquis la confiance de cette femme de 44 ans en se faisant passer pour un client. Aux alentours de 7h, les pompiers sont arrivés pour effectuer les premiers soins. La victime a porté plainte pour viol et séquestrations. L’agresseur est toujours en fuite. 

Nantes fait entendre son ras-le-bol

À Bellevue la colère monte, les habitants ont décidé de manifester pour dénoncer une banalisation des violences. On lit dans un article de Florian Cazzola pour France Bleu que pour eux la violence les attend partout : “Dans les cages d'escalier, au pied des immeubles, dans les petits passages”.

Ouest France était présent le samedi 4 novembre au matin, pour couvrir la manifestation d’un collectif d’habitants place Mendès-France. “C’était un cri de colère, un cri de colère contre cette situation qui perdure, qui ne cesse pas” a exprimé Denis Bauchet, Représentant de la Confédération Syndical des Familles interrogé sur le plateau de Télénantes.

Le 7 octobre dernier, sur la même place, Sahraoui Mamar, un jeune homme de 19 ans, était tué de plusieurs balles, dont une dans la tête avait annoncé Ouest France. Pour éviter d’être confronté à une telle situation, les habitants mettent en place des “stratégies d’évitement pour ne plus venir sur cette place”. Pour Denis Bauchet, les riverains seraient “sous emprise” face à ces “gangsters”. Un état de faits qui semble s’empirer.

Une situation qui se fait ressentir sur l'immobilier

Toujours dans l'article de France Bleu la peur provoque une situation telle que les prix de l’immobilier coule dans ce quartier. Un habitant affirme même que les potentiels acheteurs de son appartement n’osent même pas venir le visiter. La situation craint mais pour Johanna Rolland, maire de Nantes : “tout ce qui a été fait a été insuffisant mais ce n'est pas une raison pour ne pas continuer à en faire et à en faire encore plus.”

Pas d’accalmie durant ces vacances hélas. Nantes et l'insécurité, c'est un couple qui dure. La métropole poursuit sa chute au classement des villes où il fait bon vivre. La Cité des Ducs a perdu 32 places en 2 ans. Elle se classe désormais 55ème.

Matteo Fromy, Clément Brevet et Pauline Guilcher