EDITO. Sauve qui peut, ils veulent sauver la planète !

Tout est bon dans la réaction quand il s’agit de l’avenir de l’humanité, parce que ça fait des décennies que les scientifiques en parlent. Et la COP 26 avait pris fin avec un président en larmes. Mais peu s’attendaient à une réaction aussi ridicule de la part du gouvernement. Il hurle à l’“écoterrorisme” : avec cette invention c’est sûr, les écolos déjà peu appréciés vont tomber dans la catégorie des grands méchants. 

Oui, malheureusement, occuper les champs de Sainte-Soline ça ne peut pas bien finir. C’est comme offrir à la police leur meilleur passe-temps piñata, et toute personne qui est allée en manifestation le sait. En particulier pendant les gilets-jaunes... mais qui aurait pu croire que des jeunes protégeant la nature, avec les intentions les plus jolies et basiques qui soient, aient droit à un adjectif plus stigmatisant que les gilets-jaunes ?  

De quoi faire froid dans le dos et être tenté de fuir toute “idéologie écologique”. Si ça continue, certains seront peut-être persuadés qu’une défense extrémiste de la nature mène à la discrimination de l’homme ? Attention à la diabolisation Darmanin, tu vas peut-être plus loin que tu ne le crois... 

Parce que “terrorisme” ce n’est pas rien. La défense du climat donc de l’avenir, donc de la vie, apparaît soudain comme une milice qui menace la société. Et l’Etat n’a pas l’air de se rendre compte de l’absurdité de l’accusation.  

Sommes-nous arrivés à un point où l’action de l’Etat est si faible, que l’action civile les complexe ? Pourquoi se sent-il menacé par l’activisme ? A-t-il peur que cela révèle leur indécence ? 

Le président de la COP Antonio Guterres a lui-même déclaré en avril que "Les militants du climat sont parfois dépeints comme de dangereux radicaux, alors que les véritables radicaux dangereux sont les pays qui augmentent la production de combustibles fossiles."