Nantes : entre vinyles et vêtements, la seconde main s’installe à l’Autre Marché
Installé sur l’esplanade Feydeau à Nantes, l’Autre Marché a entamé le 1er décembre sa 15e édition. Parmi les exposants, plusieurs priorisent la seconde main et le réemploi.
Doryan Boulzennec 
À quelques minutes du marché de Noël nantais, place Royale et place du Commerce, c’est un tout autre décor qui apparaît. Une trentaine de chalets bleus, quelques grandes tentes, une petite musique d’ambiance et du vin chaud : l’Autre Marché porte bien son nom.
Organisé par Les Écossolies avec une présence d’artisans locaux et des exposants engagés, le lieu est moins clinquant que son grand voisin, mais n’en vaut pas moins le détour avant Noël. Cette année, plus de place a été consacrée aux vendeurs d’articles de seconde main.
Seconde main : « une pratique nécessaire »
Car le réemploi est un marché qui fonctionne : moins cher, plus écologique. « On vient d’arriver ce lundi. Même si on attendait pas beaucoup de monde, ça a été une bonne journée avec pas mal de passage. C’est déjà un succès » raconte Zoia, membre de la recyclerie La Boîte à Récup.
La seconde main est, pour elle, plus que de la récupération. « C’est hyper important, c’est une pratique nécessaire pour nos acheteurs. À la fois en tant que pratique solidaire mais aussi sociale. On ne veut pas que ces habits disparaissent, il leur faut une deuxième vie » affirme t-elle.
Participer à l’Autre Marché, c’est aussi une manière de modifier sa clientèle : toucher un public qui ne serait pas rentré devant la boutique en temps normal. « Avec ce marché, on est en plein centre-ville, l’emplacement est idéal. On voit beaucoup de nouvelles têtes. Et puis, la tente où nous sommes est presque plus grande que notre magasin le reste de l’année, alors ça fait plaisir ! (rires) » plaisante Zoia.
Fabien Le Mao, alias "Le Disquaire Nantais" © Doryan Boulzennec
Sentiment partagé par Fabien Le Mao. “Le Disquaire Nantais”, dans son chalet rempli de vinyles. Contrairement à une partie des autres exposants, lui est présent sur toute la durée du marché : du 1er au 23 décembre. Cela confère à Fabien une exposition non négligeable : « C'est ce qu'on a trouvé de mieux pour le mois de décembre, pour nos ventes. »
« Avoir une clientèle qu'on ne rencontre pas autrement »
« Tous les jours, on est présent, abrité, alors qu'on est des vendeurs ambulants en temps normal. Le reste de l’année, on vend les week-end, à la brocante place Viarme, au Marché de Talensac. Donc avoir un endroit où se poser, c'est vraiment sympa. Et ça nous permet d’avoir une clientèle qu'on ne rencontre pas autrement » se réjouit Fabien. Un succès qui le pousse à revenir chaque année depuis maintenant 9 ans.
Une longévité qui lui permet de remarquer des changements, tant au sujet de ses ventes que des clients. « D’ici, on voit bien que le vinyle est de plus en plus à la mode. Maintenant, il y a aussi une offre de vente qui grandit partout » explique t-il.
« Ce qui fait qu'à l'arrivée, il n'y a pas une augmentation faramineuse des chiffres d'affaires. Mais l’essentiel, c’est que ceux qui achètent en soient contents. Nous, on est heureux de proposer ça en local. »
Les gens de passage à l’Autre Marché semblent, eux aussi, satisfaits d’avoir accès à des produits issus du réemploi. « Ça nous fait plaisir de venir ici, c’est plus local et efficace que sur un Marché de Noël classique » confie une cliente, un manteau de seconde main sous le bras. « Ça nous fait un cadeau sympa pour Noël. Moins cher, mais toujours en super état ! » décrit un passant, verre de vin chaud à la main. Réutiliser pour faire plaisir : finalement, c’est peut-être ça, l’esprit de Noël.
